Au cœur du domaine de l’Abbaye des Moines Trappistes, dans les appartements mis à sa disposition, Syakalyl Defererith, ambassadeur du Royaume Tellurique, consigne les évènements récents dans son journal...
Syakalyl récapitulait dans sa tête les évènements avant de les retranscrire d’une plume leste et expérimentée.
« Cher Seigneur Mirhandil, je vais ici tâcher de vous faire un compte-rendu sommaire des péripéties que nous avons connues à l’Abbaye des Moines Trappistes.
Tout d’abord, vous m’avez envoyé ici en mission afin de négocier un traité commercial de livraison de bière. Dès mon arrivée, je suis tombé sous le charme de Maelin Doucelarme, ambassadrice des Trappistes, qui m’a, de par sa douceur, rappelé ma défunte femme, Lila. Ces sentiments se sont avérés être réciproques. Tout se passait merveilleusement bien.
Avec l’intervention de Norhdrake, votre sbire, et de Revely, mon ami de toujours, il s’en est ensuivi une série de quiproquos qui ont entraîné l’arrivée des Chevaliers de l’Equinoxe (pensant que les trappistes étaient attaqués) et des Colporteurs d’Ascalon (liés depuis longtemps aux trappistes par des relations amicales). Mérénita et Kara Mya, trappistes, ont cru également à un attentat contre Maelin de la part du Royaume Tellurique.
Alors que tout rentrait dans l’ordre et que tout malentendu était dissipé, Dame Maelin a fait l’objet d’un attentat, bien réel cette fois-ci. Une flèche à l’empennage bleu l’a épargnée de justesse, par un heureux hasard. Le branle-bas de combat qui a suivi a abouti à l’arrestation de Norhdrake, surpris un arc à la main, et à l’interrogatoire de moi, Syakalyl (dénué de tout alibi), et de Flavius Ortael (la couleur des Chevaliers correspondant au bleu de la flèche).
Bernardo Gui, inquisiteur trappiste, a pris l’enquête en main, interrogeant sans ménagement Norhdrake. Faute de preuves, et sous la pression de Kara Mya et de Mérénita, Bernardo a fini par relâcher Norhdrake. Intimidé par le tempérament violent de Norhdrake, et par crainte de représailles, Bernardo sollicita l’aide de deux gardes du corps auprès des Colporteurs, Marine Chevalier d’Orr et Shana.
Alors que l’enquête se poursuivait, un nouvel attentat fut perpétré contre Maelin : un serpent fut glissé à son insu dans son lit. Mordue, Maelin sombra très vite dans un profond coma en raison du venin. Bernardo Gui dressa la liste des suspects : Syakalyl, qui avait aisément accès à la chambre de Maelin, Flavius Ortael (qui avait dit à Maelin « je vous pardonne, Maelin... Mais prenez garde, la morsure du serpent peut, au premier abord, être aussi douce qu'un baiser… », et qui a prouvé que ses sbires pouvaient s’introduire n’importe où dans l’abbaye à l’occasion de la visite de Valten Fantesk dans la chambre de Maelin), Norhdrake, relâché depuis peu, et d’autres encore… Apparemment, Maelin ne faisait pas l’unanimité, et n’étaient pas rares ceux qui souhaitaient secrètement qu’elle ne se remette pas du poison. Syakalyl fit appel à Sambre Lyssa afin de mener sa propre enquête.
Aucun soin magique ne parvint à soigner Maelin, attestant de la virulence du poison. Cixi prit la relève et assura les fonctions d’ambassadrice. Flavius fit venir une fiole de soin qui l’avait guéri lui-même d’un poison, mais en vain. Jusqu’au jour où un Dieu, mystérieux et inconnu, fit entendre sa voix désincarnée dans l’abbaye, énonçant une prophétie.
« Les dieux prévoient que dans l'adversité,
Les guildes doivent faire face et s'unir,
Pour la panacée aller quérir !
Seul un onguent divin pourra guérir celle qui repose !
De nombreux ingrédients rarissimes le composent…
Dieu dit que dans l'adversité,
Une trinité doit être composée,
Pour la quête à bien pouvoir mener.
Que des guides vous seront désignés,
Qu'il faudra les chercher,
Car eux seuls pourront vous montrer,
Le chemin vers la panacée… »
Aussitôt, ce fut l’effervescence dans l’abbaye. Toutes les guildes se préparèrent à la prochaine intervention divine… Mais personne ne connaissait encore l’identité de l’agresseur de Maelin.